Si je dis écriture, certains vont pouvoir dire que c’est un peu facile, mais en même temps, pas tant que ça. Pour moi, l’un est vraiment lié à l’autre. Il n’y a pas de lecture sans écriture, le web le fait encore plus resurgir, mais je pense que ça toujours été ça. Il n’y a pas de lecture sans appropriation et l’appropriation passe souvent par l’écriture. Il n’y a pas de lecture sans compréhension, sans qu’on fasse quelque chose des mots de l’autre, la manière dont on les pense, la manière dont on se les approprie. La lecture déclenche l’écriture, que ce soit de choses juste pour comprendre ce qu’on a lu, que ce soit pour aller plus loin, faire soi-même de la littérature, mais pour moi il n’y a pas de lecture sans écriture, les deux vont vraiment ensemble.

Hubert Guillaud, dans un entretien sur Mélico

Les combats ne sont plus les mêmes. On est entré dans l’ère des médias. Les choix de l’éditeur portent moins sur des manuscrits que sur des projets suscités en fonction de leur capacité médiatique. C’est le temps, surtout, qui n’est plus le même. Le métier tel que je le pratiquais consistait à donner du temps à l’oeuvre, à l’auteur. Plus il raccourcit, plus on fait de l’édition quelque chose qui ressemble à la presse, qui a l’air d’être le même métier et qui n’a plus le même visage.

Robert Laffont, cité dans la nécro du Monde daté du 21 mai 2010