Auteur/autrice : Cécile Arènes

Aucun livre ne peut exister par lui-même; il est toujours dans un rapport d’appui et de dépendance à l’égard des autres; il est un point dans un réseau; il comporte un système d’indications qui renvoient – explicitement ou non – à d’autres livres, ou à d’autres textes, ou à d’autres phrases.

Michel Foucault, Sur l’archéologie des sciences (1968). Via « Gilles Deleuze et Michel Foucault: le réseau, l’archive et le livre »

Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient—le mot n’est pas trop vaste—au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt… public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous.

Victor Hugo, Discours d’ouverture du Congrès littéraire international de 1878, 1878

Au cours des dix dernières années, de quoi a-t-on parlé dans le monde du livre ? En ces temps où la lecture connaît une stagnation qui n’est pas réjouissante, on ne débat que de réglementations, de restrictions, on combat des fantasmes, on cherche des coupables : le photocopillage, le prêt entre bibliothèques, le grand méchant Google. On ne peut qu’être frappé par le repli sur soi, le corporatisme, la frilosité, la plainte constante. Mais ce sont les lecteurs qu’on punit. La Commission européenne a appliqué les modes de régulation du secteur audiovisuel au livre. Fatale erreur.
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Alors oui, à côté des “vrais” livres imprimés qui ont de beaux jours devant eux, il faut aussi mettre à disposition sur la Toile tout ce que la culture a pu produire de meilleur hier et aujourd’hui. Il faut inventer de nouveaux modèles d’éditeurs, de libraires, de bibliothèques, aptes à naviguer entre le matériel et le virtuel, à offrir des textes imprimés et des textes électroniques.

Martine Poulain, Livres Hebdo n°802, 18 décembre 2009.

L’article intégral vaut vraiment la peine d’être lu !

Il y a des moments où le monde bouge et où l’on a besoin d’un réconfort collectif, mais il y a aussi de grands moments que l’on savoure mieux en privé.

Julian Barnes, A jamais et autres nouvelles, “Ermitage”

Extrait d’une nouvelle où les personnages ne prennent pas part aux festivités de la petite communauté où ils se trouvent, curieusement je pense à l’ensemble des médias sociaux en lisant ces lignes.