Auteur/autrice : Cécile Arènes

L’intelligence de la vie a mis en nous une cadence que la vitesse a changée. Parce que nous ne voulons pas renoncer à la frénésie, nous nous dotons d’instruments supplémentaires pour la supporter. Et nous voici prolongés de téléphones et d’ordinateurs portables, appendices censés nous faciliter les choses, eux qui nous tiennent par le nombre fou de messages à traiter ou par leur incessante obsolescence. Car nous sommes dans le mythe d’un toujours plus indéfini, sans jamais pouvoir atteindre une satisfaction que nous plaçons de plus en plus haut. Il ne faut pas confondre aptitudes et intelligence. Ce que nous savons faire ne mérite pas toujours d’être fait.

La littérature, comme l’art tout entier, est la preuve que la vie ne suffit pas.

Antonio Tabucchi, citant Pessoa. Relevé dans la Quinzaine littéraire du 16 au 31 juillet 2010

Si je dis écriture, certains vont pouvoir dire que c’est un peu facile, mais en même temps, pas tant que ça. Pour moi, l’un est vraiment lié à l’autre. Il n’y a pas de lecture sans écriture, le web le fait encore plus resurgir, mais je pense que ça toujours été ça. Il n’y a pas de lecture sans appropriation et l’appropriation passe souvent par l’écriture. Il n’y a pas de lecture sans compréhension, sans qu’on fasse quelque chose des mots de l’autre, la manière dont on les pense, la manière dont on se les approprie. La lecture déclenche l’écriture, que ce soit de choses juste pour comprendre ce qu’on a lu, que ce soit pour aller plus loin, faire soi-même de la littérature, mais pour moi il n’y a pas de lecture sans écriture, les deux vont vraiment ensemble.

Hubert Guillaud, dans un entretien sur Mélico