L’intelligence de la vie a mis en nous une cadence que la vitesse a changée. Parce que nous ne voulons pas renoncer à la frénésie, nous nous dotons d’instruments supplémentaires pour la supporter. Et nous voici prolongés de téléphones et d’ordinateurs portables, appendices censés nous faciliter les choses, eux qui nous tiennent par le nombre fou de messages à traiter ou par leur incessante obsolescence. Car nous sommes dans le mythe d’un toujours plus indéfini, sans jamais pouvoir atteindre une satisfaction que nous plaçons de plus en plus haut. Il ne faut pas confondre aptitudes et intelligence. Ce que nous savons faire ne mérite pas toujours d’être fait.
Pierre Rabhi, « Nous sommes surdoués, mais crétins »