Je me retrouve complètement dans la politique éditoriale de Manue, qui explique à la perfection la démarche privessionnelle. S’il existe trop de contraintes pour un blog privessionnel, il n’a plus lieu d’être. Bloguer doit rester un plaisir, un enrichissement.
Le billet d’Affordance m’a interpelée parce qu’il pose une bonne question, celle du temps. Je passe, comme tous les blogueurs, beaucoup d’heures à faire de la veille et à bloguer. Etant sur deux mi-temps dans mon travail de la journée, j’appelle souvent cette activité nocturne le troisième mi-temps : il m’arrive fréquemment de rester la soirée entière devant l’ordinateur à faire de la veille, à ingérer un nombre conséquent d’informations qui me permettront d’alimenter ensuite le blog. Je ne parle même pas des week-ends…
Pourtant, régulièrement, me revient une question posée par quelqu’un de ma promo d’IUT (avec un air d’incompréhension qui en disait long) : « mais pourquoi tu fais tout ça ? » Pour replacer les choses dans leur contexte, à la sortie de l’IUT, j’avais comme projet de créer un site de ressources pour tout promu qui cherche du travail : hormis le très dynamique Risu et quelques autres, peu de gens ont eu envie d’y participer, ce que je regrette, d’autant que certains peinent encore à trouver un poste. Quand j’ai eu connaissance d’offres d’emploi, dans le même esprit, je les ai envoyées à mes anciens petits camarades, je n’ai jamais reçu de réponse. Il me semble pourtant qu’à plusieurs nous aurions pu nous serrer les coudes pour que chacun puisse avoir sa chance. Pour moi, bloguer, c’est partager mais tout le monde n’a pas le même point de vue.
Bref, j’en ai parfois un peu assez que mon côté passionné soit pris pour une tocade, quand ce n’est pas pour un bibliocentrisme monomaniaque. Que cette activité ne soit pas reconnue, je m’en contrefiche mais qu’on ne me gratifie pas d’un petit air de mépris, c’est ma seule demande. Sinon, j’arrête, j’achète une télé, je regarde « Grey’s anatomy » comme tout le monde et je rattrape les heures de sommeil perdues.
J’ai créé ce blog pour de mauvaises raisons (*) et j’ai continué parce je n’ai rapidement plus pu m’en passer. Bloguer est une activité chronophage mais cela apporte énormément de satisfactions : sans le blog, je ne ferais pas partie du groupe Bibliothèques hybrides, je ne serais pas allée à Reims l’année dernière et je ne connaitrais pas tous ces collèges fantastiques que j’ai rencontrés depuis. Et sans la veille, je ne serais pas arrivée si bien placée au concours. Pour moi, le blog et la veille vont de pair : il arrive un moment où l’envie de communiquer ses trouvailles et d’échanger devient indispensable. Grâce au blog, enfin, je sais que je ne suis pas un cas isolé et que certains écoutent des podcasts bibliothéconomiques en faisant le ménage (nooooon, je ne donnerai pas de nom).
Pourtant, je bats la flemme en ce moment. Vous ne vous en êtes sans doute pas trop rendu compte mais le blog est en mode « économie d’énergie » depuis trois mois : recyclage du mémoire de DUT rehaussé de quelques billets plus actuels écrits notamment au début de l’été, et c’est tout. J’ai eu besoin de procrastiner quelques temps. Les visites s’en sont vraiment ressenties mais tant pis, c’est trop lourd parfois, comme activité… Deux citations pour illustrer mon état d’esprit :
« Rien n’interdit d’imaginer ou de souhaiter un renforcement du suspens, un ralentissement du rythme médiatique, des levers de rideaux plus espacés, des nouvelles tous les deux jours. » Poétique du secret, Arnaud Tripet, Champion, 2007.
« Les hommes vont admirer les hautes montagnes, les grandes vagues de la mer, le courant des larges fleuves, l’immensité des océans, le cours des étoiles, et ils se négligent eux-mêmes. » Pétrarque, Epistulae familiares, IV, 1.
Cependant, j’arrive ces jours-ci à la fin de mes vacances de blog, il va falloir que je m’y remette ! Teasing (**) : peut-être un billet « Friendfeed / Storytlr, balle au centre » d’ici la fin du mois 🙂
(*) Pour ajouter sur mon CV quand je cherchais à faire des stages en bibliothèque avant l’année d’IUT. Vous n’auriez pas cru ça de moi, hé bien si ! Toutefois, blog ou pas blog, impossible pour cette année-là d’être stagiaire nulle part : je n’avais pas la police d’assurance qui convenait. La fac ne voulait pas me signer une convention de stage (sésame pour ladite assurance) parce qu ça n’entrait pas dans ma formation et l’ANPE ne le pouvait pas parce que j’étais étudiante. J’ai donc fini bénévole et l’expérience a été passionnante.
(**) Teasing, mon oeil, c’est juste pour m’obliger à le rédiger, maintenant que je vous êtes tous témoins 😉