Nous y sommes, les travaux pour le premier semestre se sont achevés, les soutenances sont passées, le congrès de l’ABF aussi. Il n’y a plus aucun obstacle entre lui et moi. Me voilà donc face à mon sujet de mémoire.
Vous l’aviez lu peut-être ici, j’avais déjà en amont une trame depuis quelques mois déjà. Le sujet m’intéresse depuis longtemps, je stocke des éléments dans
Zotero régulièrement, où j’entasse également des notes. Bref, ce sujet et moi ne sommes pas de parfaits inconnus.
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Les chronologies zotero, ou comment repérer les jours où on a fait relâche… |
Pour autant, débuter une travail de recherche, même pour un court mémoire professionnel, n’est pas une chose aisée quand comme moi, on a soutenu sa maîtrise il y a onze ans et qu’on a entre temps travaillé comme BAS. Durant les six années où j’officiais en bibliothèque, je n’ai été que très peu amenée à écrire. J’ai bulletiné, j’ai réclamé, j’ai catalogué, j’ai commandé mais je n’ai pas beaucoup rédigé. C’est la raison essentielle pour laquelle j’ai tenu ce blog sur lequel j’ai publié des compte-rendus de toute sorte. Il s’agissait pour moi de m’astreindre à un minimum de rédaction. Voilà qui me paraît pourtant insuffisant à l’heure actuelle.
J’aimerais pouvoir retrouver mes notes de maîtrise pour savoir comment je suis passée des premières lectures à un mémoire relié. Comment ai-je procédé pour défricher, pour poser les premiers jalons, puis pour rédiger le travail, je ne m’en souviens guère.
Tant d’années après, c’est une redécouverte. Il y a bien eu ce
mémoire de DUT mais un travail à rendre en septembre portant sur un stage effectué en juillet est un travail terriblement bâclé dont je ne garde pas un bon souvenir…
Je redécouvre donc. Pour l’heure, je me débats avec une collecte d’articles et d’ouvrages trop importante pour le temps imparti
1. Je me rends compte à quel point on est passé de la rareté à l’abondance. Imaginez que j’ai fait ma maîtrise en des temps où l’on utilisait à peine internet et où j’ignorais jusqu’à l’existence du PEB
2. J’avais trouvé des livres à l’époque, quelques articles mais pour le reste, j’étais seule face aux poèmes que j’étudiais.
Aujourd’hui, je me trouve confrontée à un matériau aussi passionnant qu’abondant. Comment l’aborder, le classer dans Zotero, comment organiser les notes que je prends pour qu’elles soient un appui à la rédaction et non une masse indistincte ? Je me rends compte que je ne me suis jamais posée ces questions lorsque je formais les étudiants à Zotero. Une chose est sûre, si d’aventure je dois refaire des formations à un logiciel de gestion bibliographique, je ne les concevrai plus pareil. Auparavant je pensais outil, désormais je penserai besoins.
Au milieu du mois, j’ai remis à ma directrice de mémoire un document avec problématique, axes de travail et orientations bibliographiques, qui était demandé par l’école. A ce moment-là, les grandes lignes étaient à peu près claires dans ma tête. Ensuite, je me suis attelée à déblayer le terrain, à lire au maximum tout ce qui me passait sous la main ; après une semaine de recherches supplémentaire, tout se reconfigure déjà.
Avant d’écrire ce billet, j’étais en train de trier des références dans Zotero. J’essaie d’attribuer un tag et une note, même courte, à chacune avant de les trier dans un dossier. Avec le recul, je me rends compte à quel point les références archivées sans rien sont inutiles à exploiter lorsque l’oubli a fait son travail de sape. C’est peut-être aussi un travers de bibliothécaire, me direz-vous ! Pas si sûr,
ce précieux billet de Franziska Heimburger explique bien comment exploiter toutes les possibilités de Zotero qui sinon risque de devenir un magma informe de références.
C’est un travail assez long que ce tri. La relecture des notes, outre me rafraîchir la mémoire, fait naître des questions nouvelles et me fait découvrir de nouvelles références que j’archive à leur tour dans Zotero, etc. Tout ça est sans fin.
Pour l’heure, je ne me suis pas préoccupée de la question des questionnaires et des entretiens. C’est sans doute un tort mais j’ai dû mal à les concevoir tant que je n’ai pas une idée plus aboutie de l’orientation que je veux donner à mon travail. Il faut aussi que je me penche sur la méthodologie de l’entretien, qui reste encore inconnue pour moi, avant d’en faire subir un à un malheureux collègue !
Ecrire sur le mémoire pour éviter d’écrire le mémoire, voilà un biais que je ne m’étais pas imaginé. Il est sans doute temps que je reparte travailler.
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- Les sujets de mémoire sont attribués courant avril, le travail est à rendre en décembre. ↩
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Ayant fait ma licence à Nouméa, j’ai effectué ma maîtrise à distance avec Montpellier 3 pour diverses raisons. A la première question que j’ai posée à la BU, je me suis fait envoyer paître « Voyez le catalogue » et je n’ai plus osé m’adresser à personne dans cet établissement.
Il faut dire aussi que le jour où j’ai signalé qu’un livre était abîmé, on m’a accusé de l’avoir détérioré. Dans cette BU-là, pour moi, le « bibliothécaire » est rapidement devenu l’ennemi 😉
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