Quand on est étudiant, on n’a aucunement conscience qu’on écrit tout le temps, même si les travaux à rendre sont terriblement formels et paraissent, parfois, un tantinet rébarbatifs. On rédige chaque jour et on ne perçoit pas à quel point cette activité, qu’on croit naturelle, ne l’est pourtant pas.
Il me semble impossible aujourd’hui d’écrire certains billets, que pourtant je rédigeais en quelques minutes il y a cinq ans. La rouille a fait son travail de sape, les mots et les expressions ne viennent plus. Abondent par contre les clichés et les tournures lourdes et hier, horreur, une anacoluthe qu’in extremis j’ai retirée d’une publication sur le point de paraître. Désormais j’ai besoin constamment d’un dictionnaire de synonymes là où ma seule mémoire suffisait du temps de mes études.
Voilà qui devient problématique lorsque je dois rédiger un bilan rapidement et que, me relisant, j’y trouve tant de fois le verbe être… Même chose quand je dois publier un billet pour le blog de la bibliothèque : j’ai l’impression d’avoir perdu toute compétence pour la rédaction d’un simple résumé d’œuvre.
J’en étais là de ces réflexions lorsqu’à point nommé j’ai lu ce billet, puis ce tweet. La question qui me taraude est la suivante : comment parvenir à être apte à faire des recherches bibliographiques poussées (1) et à les mettre en forme, qu’il s’agisse d’une réponse pour un SRV ou d’un billet thématique pour un carnet, quand l’essentiel de son travail consiste précisément à commander, facturer, décrire en unimarc ?
Il m’arrive, les jours chagrin, de me dire que les études que j’ai faites n’ont finalement été qu’une perte de temps en regard des tâches que je dois accomplir aujourd’hui. Pourquoi ? Il y a peu, je lisais ce petit mot, « déictique », au détour d’un article. Je me suis rendue compte que ce petit substantif indispensable pour l’analyse littéraire, à force de ne plus en avoir besoin, j’avais oublié jusqu’à son existence.
Ce billet porte sur la recherche d’information et la rédaction mais je pourrais écrire son pendant sur mon impéritie technique, incapable que je suis d’installer, par exemple, ceci. En un mot, comment entretenir ses compétences, les améliorer même, face aux tâches itératives du quotidien ?
J’en étais là de ces réflexions lorsqu’à point nommé j’ai lu ce billet, puis ce tweet. La question qui me taraude est la suivante : comment parvenir à être apte à faire des recherches bibliographiques poussées (1) et à les mettre en forme, qu’il s’agisse d’une réponse pour un SRV ou d’un billet thématique pour un carnet, quand l’essentiel de son travail consiste précisément à commander, facturer, décrire en unimarc ?
Il m’arrive, les jours chagrin, de me dire que les études que j’ai faites n’ont finalement été qu’une perte de temps en regard des tâches que je dois accomplir aujourd’hui. Pourquoi ? Il y a peu, je lisais ce petit mot, « déictique », au détour d’un article. Je me suis rendue compte que ce petit substantif indispensable pour l’analyse littéraire, à force de ne plus en avoir besoin, j’avais oublié jusqu’à son existence.
Ce billet porte sur la recherche d’information et la rédaction mais je pourrais écrire son pendant sur mon impéritie technique, incapable que je suis d’installer, par exemple, ceci. En un mot, comment entretenir ses compétences, les améliorer même, face aux tâches itératives du quotidien ?
(1) La question des recherches bibliographiques mériterait un billet à elle seule : on oublie vite le fonctionnement, voire l’existence des bases de données qu’on est peu amené à consulter. Imaginer pourtant qu’on peut les utiliser toutes relève de l’idéalisme. Comment dans ce cas avoir une connaissance correcte de chacune ?
Je me permets une double remarque : impression partagée même si je ne suis ni littéraire ni (vraiment) bibliothécaire, dans mon cas ce carnet est apparu nécessaire aussi pour les raisons que tu décris. Ensuite si tu veux un coup de main pour l’installation de rsslounge ce serait avec plaisir (et pas si compliqué).
C’est aussi pour cette raison, comme toi, que je tiens un blog. Cela dit, au bout de quelques années, j’ai plus de mal à trouver le temps et l’envie d’écrire sur celui-ci. En ouvrir un autre, sur un autre sujet, est peut-être une solution.
Merci beaucoup pour rsslounge 🙂 Je vais réessayer de me battre avec et si je n’y arrive pas, je te contacte.
Je partage aussi cette impression. L’écriture est un muscle qu’il faut entretenir, une plante qu’il faut soigneusement arroser, et dans nos métiers de techniciens ce n’est pas toujours évident.
Quant à l’utilité de nos études… Je les valorise plus pour le temps qu’il était nécessaire de prendre pour trouver sa voie et pour la culture invisible qu’elle nous a permis d’acquérir (pour moi, la doute et la méthode scientifique, et la lente compréhension du fonctionnement de l’enseignement supérieur) que pour les données véritables qui nous y étaient inculquées.
Enfin, à mon humble avis, je ne pense pas qu’un blog soit une entité figée : si tu veux changer le sujet de tes écrits, peut-être n’est-il pas forcément nécessaire de changer de support ?
Qu’on se le dise, musclons-nous 🙂
Disons que liberlibri existe depuis 20069 et qu’il est très « catalogué » bibliothèques 😉
« une publication sur le point de paraître », ce bout de phrase va tout-à-fait dans le sens de votre propos. Oui, je suis cruel. 🙂
Je n’ai pas l’impression d’avoir trop perdu en capacités de rédaction, ce sont les choses intelligentes à écrire qui me manquent.
L’un dans l’autre, je préférerais votre situation.