Dernier compte-rendu de cette Biennale du numérique, pour lequel j’ai encore repris les tweets qui ont considérablement enrichi les ateliers. Tous mes remerciements à @lioneldujol @stephlulu @v_clayssen @anachasse @FeeeCarabosse @vamange @Aldus2006 @BuGG2Ben @almargerard @ antoinentl et j’en oublie !
Virginie Clayssen, « Edition/distribution, en réseau ? »
On observe à l’heure actuelle une forte croissance forte du marché du numérique aux USA. Les machines d’aujourd’hui s’adaptent peu à peu à nos pratiques de lecture : elles sont conçues pour une lecture relâchée mais également pour de nouvelles formes de lecture pendant les périodes de transhumance (lire sur un smartphone dans les transports).
Pourtant, les nouvelles machines ne sont pas encore totalement adaptées à nos usages : l’effet « page qui se tourne » sur l’ipad – une simple imitation du papier – est très vite insupportable. Virginie Clayssen a comparé nos liseuses actuelles aux premières voitures qui ressemblaient à des carrosses. Il a fallu du temps pour que les voitures trouvent leur forme propre, parfaitement adaptée ; il en faudra aussi pour les nouveaux appareils qui émergent dans le domaine de la lecture. Il ne faut pas négliger non plus la dimension du plaisir de la lecture décrit par de nombreux lecteurs (la fameuse odeur du papier) et en tenir compte dans la conception des appareils à venir.
Cela dit, le travail de l’éditeur ne va pas se modifier totalement, le cœur de son travail reste le même. Acheminer l’objet livre vers le lecteur n’est plus un problème. L’objet rare aujourd’hui, c’est l’attention disponible.
Les libraires rencontrent des difficultés, notamment depuis que le rouleau compresseur des gros acteurs arrive. Certaines relèvent de problèmes de référencement : quelqu’un qui veut acheter un livre tape son titre dans google. Le site du libraire doit être bien référencé (cf. les déboires de Bibliosurf). Un livre avec des métadonnées correctement renseignées ferait 70% de ventes en plus.
Les éditeurs doivent prendre garde à ne pas commettre les erreurs de l’industrie du disque qui a été de laisser tomber ses détaillants. Barnes & Noble, par exemple, est un modèle de réussite de l’articulation papier/numérique.
Il ne faut pas croire que tout va se modifier très vite : le succès d’Amazon s’est construit en quinze ans. C’est la même chose pour les éditeurs actuellement, il existe une grande part de tâtonnement.
Pierre Frémaux, « Lecture numérique, lecture sociale »
Je retiens surtout ici la présentation de Pierre Frémaux, de Babelio.
Babelio a construit une sociabilité autour de la « paralecture ». Les bibliothèques le font-elles aussi ? Pierre Fremaux a comparé les commentaires laissés par les lecteurs sur Babelio et sur le site de la BM de Toulouse (qui a souscrit à Babelthèque), la comparaison n’est pas du tout en faveur des bibliothèques. Personnellement, j’ai tendance à penser que, contrairement aux gens de Babelio qui vous accueillent dès votre inscription sur le site, les bibliothécaires n’investissent pas assez les commentaires et ne créent aucune interaction avec leurs usagers (mais ce n’est que mon humble avis).
L’internaute crée son identité à travers sa bibliothèque. A travers cette brique identitaire, Babelio crée des liens entre eux. Sur la lecture sociale, voir les travaux d’Hubert Guillaud.
C’est aussi l’agrégation de l’égoïsme collaboratif qui permet à Babelio d’exister: l’internaute indexe ses livres pour les retrouver.
Pour l’anecdote, Keith Richards a appris la classification Dewey pour classer sa bibliothèque personelle !
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Pour achever cette série de billets sur la Biennale du numérique, quelques tweets en vrac qui m’ont paru intéressants et auxquels j’ajoute mon grain de sel.
S’impliquer c’est s’exposer. @lioneldujol #biennum S’exposer est un vrai souci. S’exprimer en tant qu’individu et professionnel.
» S’insérer dans une communauté ce n’est pas s’exposer mais s’impliquer »
La question de l’implication et de l’exposition, nominative ou non (qui n’est pas sans lien avec les badges nominatifs de la bibliothèque physique) est fondamentale : écrire sur le web pour son travail, c’est souvent partager ses coups de cœur de lecteur et être jugé par d’autres. Écriture, orthographe, culture générale sont quelques-uns de ses acquis que l’on expose dès lors qu’on s’implique dans une communauté virtuelle.
Bibliothèque = lieu d’expérimentation d’où la nécessité d’anticiper les besoins tt en restant dans ses missions
@lioneldujol #biennum
A nous d’être des défricheurs ! Tant sur le papier qu’à l’écran, évidemment…
Des m&m’s aux couleurs de l’Enssib. J’ai bien fait de venir ! #biennum http://t.co/vPyb3ZQM
Vous ne rêvez pas, il y a la photo pour le prouver !
#biennum: Les libraires: plus de « maîtrise » du fond, plus la main sur la recommandation, que leur reste-il ? #sequencedeprime 18-Oct-11 16:13 | stephlulu
et tout de suite, cet autre tweet était publié :
Idem bibliothèque ? @stephlulu: #biennum: Les libraires: plus de « maîtrise » du fond, plus la main sur la recommandation, que leur reste-il ? 18-Oct-11 16:16 | lioneldujol
Que nous reste-t-il ? La question est posée. Très vite, je dirai la formation, la gratuité et l’accès libre et anonyme, l’aide. L’animation de communautés, peut-être, un jour 😉
RT @antoinentl: #biennum présentation du projet de plateforme des initiatives numériques dans le domaine du livre #FILL http://t.co/F4FbbQiR
Pour finir sur une note plus légère !