Après trois demi-journées passées à l’Urfist de Paris et un temps de veille accru sur le sujet, quelques petites choses glanées.
Depuis la réforme du DEUG en 1997, les formations à la méthodologie de la recherche se développent. En effet, c’est cette la réforme qui « instaure un enseignement obligatoire de méthodologie du travail universitaire (MTU) ». Toutefois, les bibliothèques ne sont jamais expressément mentionnées dans les textes, d’où le fait que la méthodologie documentaire ne soit pas prise en compte par les universités. Il faudra attendre la loi LRU, qui instaure le tutorat, pour que certaines bibliothèques puissent instaurer des formations qui n’ont cessé de se développer depuis. (Voir à ce sujet le mémoire de DCB « Accueil des étudiants de premier cycle : nouvelles méthodes, nouveaux services, nouveaux espaces » d’Alice Lemesle, p. 60 et suivantes). Si quelques SCD ont réussi à faire voter au CEVU des ECTS de méthodologie documentaire et dispensent des formations qui sont évaluées, beaucoup d’autres en sont encore aux prémisses en ce qui concerne leur offre de formation.
L’instauration du C2I a elle aussi permis aux SCD d’intervenir. Le module B2 « Rechercher l’information » de ce certificat mentionne des outils constitutifs documentaires comme les catalogues et les bases de données. Dans certains établissements, ce sont les SCD qui assurent entièrement les cours du module B2 et leur évaluation. Toutefois, le rôle des bibliothèques n’étant ni mentionné en ce qui concerne la MTU ni le C2I, l’offre de formation reste très disparate et aucune harmonisation n’est faite au niveau national.
Au fil du temps cependant, les SCD ont été de plus en plus en nombreux à prendre en charge des formations car de nombreux professionnels ont pris conscience de l’importance d’accompagner les usagers. Les moyens et les formes de leurs interventions sont très divers : on trouve beaucoup de cas de figures, de simples visites de la bibliothèque sur demande, des formations plus poussées et systématiques de tous les L1 par des vacataires et des cours avec évaluation à la clé faisant partie du module de méthodologie.
Un constat est que les programme de formations mis en place est toujours fragile : une personne est chargée de la formation dans les établissements, voire deux parfois, mais elles n’en assurent pas toujours les cours. Si certains SCD confient les cours de méthodologie documentaire au personnel des bibliothèques, d’autres les rédigent mais les font assurer par les tuteurs de bibliothèques. Tout dépend des crédits obtenus pour la formation et de la taille de l’équipe qui peut assurer les heures. Les subventions sont souvent ponctuelles et ne permettent pas d’envisager des programmes pérennes.
La structure des cours est aussi disparate que le déroulement des différentes formations. Parfois simples présentation des catalogues et de quelques bases de données, ils peuvent aussi être constituées de véritables séquences pédagogiques sur la recherche documentaire, assorties d’exercices. On remarque également un net développement de l’enseignement à distance.
Le rôle des bibliothèques dans la formation à la recherche documentaire dépend énormément des interlocuteurs : contrairement aux professeurs documentalistes du secondaire, les personnels de bibliothèques n’ont pas cette double compétence. L’activité de formateur qu’il peuvent exercer est donc souvent méconnue et parfois pas du tout reconnue, voire refusée (« vous, les administratifs… »).
Ainsi, le chemin est long et la pente est raide… pardon, je m’égare. L’harmonisation des pratiques au moment de l’autonomie des universités semble être une jolie gageure. De surcroit, même si les personnels de catégorie A ont la formation inscrite dans leur statut, il semble que la généralisation du bibliothécaire-formateur ne semble pas être à l’ordre du jour et pourtant les besoins sont énormes.
Quelques liens ratissés au fil des heures de veille ici.