Et puis, j’ai vu la Bibliothèque nationale du Vanuatu. Dans une rue de Port-Vila, la capitale, j’ai remarqué le panneau « Bibliothèque nationale ». Pour une fois, ma curiosité l’a emporté sur ma timidité et j’ai passé la tête. La Bibliothèque nationale du Vanuatu n’était pas plus grande que le CDI de mon ancien collège, les livres y étaient très vieux et défraîchis. Et pourtant, ceux qui travaillaient là étaient incroyablement silencieux. Ils étudiaient avec acharnement, comme s’ils avaient conscience de leur chance d’avoir accès aux livres, fussent-ils anciens, comme s’ils espéraient par leur travail sortir ce pays de sa misère. Ces usagers-là, j’y pense souvent. Grâce à eux, je me dis que vivre dans les livres pour offrir aux autres la possibilité de les consulter est une chance.
Utopique ? Sans doute, mais tout néophyte conçoit une part de rêve.